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L’activité physique pour prévenir les douleurs musculo-squelettiques liées au travail

L’activité physique pour prévenir les douleurs musculo-squelettiques liées au travail

Au Québec, une personne sur quatre souffre de douleurs musculo-squelettiques liées au travail, en excluant les douleurs dues à des accidents de travail.¹ On parle juste des troubles causés par une accumulation de contraintes dans le milieu de travail! 

Ce mal répandu cause de l’absentéisme au travail. Une enquête québécoise a révélé les statistiques suivantes :

Absentéisme au travail
7 %

La proportion de l’ensemble de la main-d’œuvre active du Québec, soit 260 000 travailleurs et travailleuses, qui se sont absentés à cause d’un trouble musculo-squelettique lié au travail au cours de l’année précédant l’enquête.²

Près de 1 million

Le nombre de Québécoises et de Québécois qui souffrent.¹

4,5 millions

Le nombre de journées de travail qui ont ainsi été perdues au Québec en une année.²

Qu’est-ce qu’un trouble musculo-squelettique ou TMS?

La professeure et chercheuse de la Faculté des sciences de l’activité physique de l’Université de Sherbrooke Marie-Ève Major s’intéresse particulièrement aux TMS : « La définition est plus large que ce que la plupart des gens pensent. »

On peut définir les troubles musculo-squelettiques comme un ensemble de lésions, d’inflammation ou de symptômes qui affectent le système locomoteur. Les troubles les plus fréquents sont la tendinite, la bursite, l’épicondylite ou le « tennis elbow », l’entorse lombaire et le syndrome du canal carpien, pour ne nommer que ceux-là.

Un TMS n’est pas une maladie; ça ne s’attrape pas… Mais il y a des facteurs qui aggravent la situation. Bonne nouvelle, on peut identifier ces facteurs et les atténuer, pour réduire le risque de TMS.

Pas besoin d’avoir un diagnostic officiel, parce que la simple manifestation d’une douleur est elle-même un TMS, comme une douleur lombaire ou une douleur au cou.

– Pr Marie-Ève Major

Comment prévenir les troubles musculo-squelettiques?

Pour prévenir les TMS, il faut comprendre ce qui les cause. On peut regrouper les facteurs de risques en 3 catégories :

1.    Les contraintes physiques : mouvements répétitifs, manutention de charges lourdes, efforts, postures contraignantes, exposition aux vibrations, etc.

2.    Les contraintes psychosociales et organisationnelles :  des exigences élevées envers l’horaire de travail, l’organisation de la formation, la cadence, la répartition des tâches, le mode de rémunération, etc.

Les études démontrent aussi qu’une charge de travail élevée, une faible reconnaissance au travail ou du harcèlement psychologique augmente la probabilité de souffrir de TMS.¹

3.    Les facteurs personnels : une blessure antérieure, l’âge, certaines maladies, etc. 

La probabilité de développer un TMS est encore plus importante lorsqu’une personne est exposée à la fois à des contraintes physiques et à des exigences psychologiques élevées.¹

Démarche de prévention des TMS

Les TMS ont souvent plus d’une cause. C’est pourquoi une analyse complète de l’activité de travail doit être menée, normalement par un spécialiste : l’ergonome.

L’ergonome analyse d’abord comment la personne réalise son travail et les contraintes qu’elle rencontre en tenant compte des caractéristiques personnelles de chacun (âge, genre, contraintes physiques, mentales et sociales) et de la variabilité du travail.

Cette démarche permet d’identifier les facteurs de risque et les causes, pour ensuite trouver des solutions et les mettre en place.

« Le but d’un ergonome est de comprendre l’activité telle qu’elle est réalisée afin d’améliorer les situations de travail, autant pour la santé des personnes que pour l’efficacité et la qualité des systèmes de production de biens ou de services dans une perspective d’efficience organisationnelle. Son analyse et sa démarche d’intervention permettent de soutenir le gestionnaire et les personnes concernées dans les choix d’actions à prioriser pour améliorer les conditions de travail », ajoute la professeure Major.

Comment l’activité physique aide-t-elle à prévenir les TMS?

Les études démontrent une certaine efficacité des exercices physiques de renforcement musculaire dans la prévention des douleurs au cou chez les employés qui effectuent des tâches de bureau et, dans une moindre mesure, dans le soulagement des douleurs lombaires chez ceux qui effectuent des tâches physiquement exigeantes au travail.³ Les exercices d’étirement ont également un rôle à jouer dans la prévention des TMS.⁴

La professeure Major souligne une mise en garde : « La pratique d’activités physiques n’élimine pas les situations à risque de TMS. Il faut prendre en considération d’abord ce que fait la personne dans le cadre de son travail. Cette approche individuelle doit être intégrée en complément d’une démarche de prévention visant l’amélioration des conditions de réalisation du travail. Une telle approche globale a des bénéfices à la fois pour les entreprises et les employés ».

La clé : prévention et sensibilisation

L’information, la sensibilisation et la prévention sont la clé pour réduire la fréquence et la gravité des TMS liés au travail. Si on sait reconnaître rapidement les premiers symptômes d’un TMS chez un travailleur, on peut intervenir sans délai pour identifier et réduire les facteurs de risques. Le travailleur en question a moins de risque de développer un TMS plus grave. 

D’ailleurs, le Groupe entreprises en santé propose de nombreux produits et services, incluant de l’accompagnement aux entreprises, ainsi que des activités et outils regroupés autour de 4 sphères d’intervention: les habitudes de vie, la conciliation travail-vie personnelle, les pratiques de gestion et l’environnement de travail. Votre entreprise pourrait même obtenir la reconnaissance Entreprise en santé!

Une démarche de prévention accompagnée par le Groupe entreprise en santé bénéficiera aussi au bien-être de l’ensemble des travailleurs, qui seront moins exposés à des contraintes et qui profiteront de meilleures conditions de travail; tout comme à l’entreprise, qui connaîtra moins de perte de productivité et moins d’absentéisme. La pratique régulière d’activités physiques au travail est par ailleurs reconnue comme une bonne façon de réduire l’absentéisme, en favorisant le bien-être de l’individu, mais aussi en augmentant son engagement envers l’entreprise.

Sources

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