Activité physique en entreprise : comment implanter des mesures dans un milieu de travail syndiqué ?

Vous aimeriez implanter l’activité physique dans votre entreprise ? Comme votre milieu est syndiqué, vous vous demandez comment vous y prendre? En effet, les conventions collectives amènent certaines spécificités à considérer. Voici donc quelques conseils qui vous permettront de commencer votre projet sur des bases solides ! 

Tenir compte de la convention collective du milieu syndiqué 

Ce qui différencie une organisation syndiquée des autres entreprises est évidemment la convention collective, qui régit les conditions des travailleurs. « Les conventions de certains milieux restent parfois plus hermétiques. Dans ce cas, il est très difficile de les bonifier », affirme Fanny Bouchard, directrice – Santé au travail chez Robin Veilleux assurances et rentes collectives inc. Il faut donc s’assurer que les mesures instaurées ne modifient pas les salaires ou avantages sociaux imposables sur la paie. « De plus, l’horaire de travail demeure très normé au sein d’une organisation syndiquée. Les activités physiques ne doivent donc pas être imposées lors des heures de pause de l’employé·e », ajoute-t-elle.  

Il importe également de miser sur des mesures équitables. Comme la mission d’un syndicat est de défendre les intérêts de tout le personnel, il vaut mieux offrir des activités qui rejoindront l’ensemble des employé·es. Par exemple, des cours de groupe proposés en journée ne seront pas une valeur ajoutée pour le personnel qui effectue des quarts de soir. Dans ce cas, pourquoi ne pas donner accès à un gym ouvert 24 heures à proximité du lieu de travail? Ou encore, à peu de frais, installer des filets de badminton dans une salle accessible ou mettre un jeu de pétanque dehors à la disposition du personnel. Ces mesures combleront tout le monde! 

Implanter l’activité physique en entreprise de pair avec les syndicats 

Comment parvenir à instaurer des activités physiques dans un milieu syndiqué malgré les particularités de la convention collective ? D’abord, demeurez authentiques. Faites sentir aux employé·es et aux syndicats que vous n’implantez pas l’activité physique simplement pour bien paraître. Comme le dit si bien l’expression, les babines doivent suivre les bottines !  

« La clé est d’impliquer les syndicats dans l’évaluation des besoins et la recherche de solutions, et ce, dès le départ », mentionne Fanny Bouchard. Pour ce faire, assoyez-vous avec les représentant·es et faites valoir que la pratique régulière d’activités physiques contribue au bien-être de vos employé·es. C’est un avantage certain pour l’entreprise, mais avant tout pour les employé·es eux-mêmes, personnellement.  

Misez également sur la notion de gestion du stress. Après tout, les effets bénéfiques de l’activité physique sont reconnus autant en prévention qu’en traitement des troubles psychologiques. Rappelez-vous aussi que les syndicats vivent tout comme vous la problématique actuelle de pénurie de main-d’œuvre. Ainsi, positionnez la pratique d’activités physiques comme une stratégie d’entreprise intéressante pour attirer et fidéliser une main-d’œuvre talentueuse et compétente.  

Montrer l’exemple comme employeur

Afin que le personnel se responsabilise face à sa santé, de saines pratiques de gestion demeurent incontournables. « Un climat de travail toxique engendre inévitablement la méfiance. L’employé·e pourrait être porté à moins s’engager si les pratiques de gestion sont inadéquates. Dans ce cas, un projet d’activité physique au travail risque d’être mal accueilli », explique la directrice santé au travail.  

Votre organisation est en processus de négociation ? Ce contexte pourrait nuire à la concrétisation de votre projet. En effet, si le personnel revendique une augmentation de salaire, un investissement en promotion de la santé pourrait être très mal perçu. « Dans ce cas, d’autres actions peuvent être posées sans puiser dans le budget. Montrez plutôt l’exemple en présentant des ambassadeurs de l’activité physique issus de chaque département. Vous pouvez également promouvoir le transport actif ou encore mettre une salle existante à la disposition des gens qui souhaitent s’entraîner », suggère-t-elle.  

Vous avez maintenant en main plusieurs éléments incontournables afin d’implanter des activités physiques porteuses dans votre milieu de travail syndiqué.